Saison 2016-2017 – Ensemble Les Surprises

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Mercredi 22 mars 2017 à 20h 30

Eglise Saint-Exupère

« Ensemble nommé parmi les révélations de l’année par Le Figaro ! »

« Les éléments : Opéra-ballet de Michel-Richard Delalande et
André Cardinal Destouches »

Si l’appellation, « Les Surprises », fait référence à Rameau et inscrit cet ensemble dans une temporalité bien définie, il est gage aussi d’une ambition musicale évidente. Adepte d’une certaine flexibilité et susceptible de s’ouvrir à de plus larges horizons, l’ensemble, créé en 2010, peut passer d’un répertoire de musique de chambre à celui d’un orchestre, voire à celui d’un opéra.

Détenteur du prix « Révélation musicale » attribué en 2014, ce « jeune » ensemble, conscient de la difficulté d’aborder un répertoire baroque déjà largement exploité et diffusé, est déjà bien implanté. Faire face à la nécessité de relever ce défi passe par un travail de « recherche musicale et historique » afin d’exhumer des fonds musicaux quelques partitions oubliées dont des opéras français, où danse, voix et instruments sont associés harmonieusement dans un esprit de spectacle total. Renouveler le répertoire passe aussi par la commande d’œuvres contemporaines pour instruments anciens qui constitue l’une des originalités de cet ensemble.

Le sens de l’exactitude, l’harmonie des timbres, la simplicité du discours sont les résultantes d’un travail en profondeur qui ouvre la voie à de belles réussites et surprend agréablement. Aujourd’hui la réputation de l’ensemble a franchi bien des frontières. D’un concert à l’autre il s’impose par sa vitalité et sa maîtrise, séduit par son exigence et son audace.

Au programme

Les Eléments Opéra-ballet de Michel-Richard De Lalande (1657–1726) & André Cardinal Destouches (1672–1749)

« … le propre de ce spectacle est de tenir les esprits, les yeux et les oreilles dans un égal enchantement. » La Bruyère

L’opéra-ballet, genre typiquement français où se mêlent musique et danse, connaît un véritable engouement dès sa création à la fin du XVIIe siècle. Soutenu et encouragé par un pouvoir monarchique cultivé et très impliqué, cet art du spectacle, unique en Europe, et auquel vont collaborer les plus grands artistes du moment, s’est forgé au sein d’une époque que l’on peut qualifier d’exceptionnelle sur le plan littéraire et artistique.

Dès les premières représentations sur la scène de l’Académie Royale de Musique, l’opéra-ballet séduit un public amateur de divertissement. Plusieurs compositeurs, dont Campra et plus tard Rameau *,  vont se distinguer dans ce genre nouveau qui emprunte certains éléments à la fois à l’ancien ballet de cour, à la comédie-ballet et à la tragédie lyrique encore à l’honneur. Reposant sur un schéma simple sans réelle trame dramatique il propose une succession d’actes dont l’unité s’articule autour d’un thème général comme les saisons, les âges, les éléments, les arts… Chaque acte, nommé « entrée », demeure indépendant et développe une action plus ou moins succincte et de caractère très différencié. L’argument principal, de source littéraire, est dévoilé dans le Prologue et l’ensemble de l’œuvre constitue un spectacle à part entière avec mise en scène, chorégraphies, costumes et décors. La danse **, très codifiée, y occupe une place de choix, passant du statut d’art de cour à celui d’art théâtral.

Comportant de 3 à 5 entrées en général, l’opéra-ballet s’appuie sur une intrigue plutôt « vive et légère », parfois galante. Les différentes entrées sont prétextes à diverses interventions vocales (avec chœurs et solistes), et chorégraphiques. Mythologie, allégories, personnages historiques, scènes pastorales, idylles… demeurent parmi les principales sources d’inspiration. L’exotisme y voisine souvent avec le burlesque ou le merveilleux qui font la part belle aux spectacles hauts en couleurs magnifiés par le déploiement d’une machinerie très élaborée. Ce genre de spectacle qui ouvre la porte au dépaysement, à la féérie, répond en cela aux aspirations d’une société avide de plaisirs et d’éclectismes.

 

L’opéra-ballet « Les Eléments », composé par André Cardinal Destouches et Michel-Richard de Lalande ***, comprend un Prologue et quatre entrées, – l’Air, l’Eau, le Feu, la Terre –. C’est au Palais des Tuileries, le 31 décembre 1721, qu’eut lieu la 1ère représentation. Louis XV alors âgé de 11 ans y « dansa avec beaucoup de grâce » ainsi que tous les « jeunes seigneurs de la Cour.»

« On nous ordonna de travailler ensemble ; il (de Lalande) y a fait de très-belles choses du détail desquelles je vous supplie de me dispenser, parce qu’il a exigé de moi que nous fussions couverts du même manteau. » – A.-C. Destouches, lettre de 1726.

* André Campra, avec notamment « L’Europe galante » ou « Les Fêtes vénitiennes », est considéré comme l’un des maîtres de l’opéra-ballet. « Les Indes galantes », « Les Fêtes d’Hébée », de Jean-Philippe Rameau demeurent encore des modèles du genre.

** Les intermèdes, où s’intègrent menuet, gavotte, passe-pied, forlane, canarie, rigaudon…, à l’origine dansés par le roi, les nobles et les courtisans, va peu à peu devenir l’apanage des danseurs et danseuses professionnels.

 *** Après des parcours différents de Lalande et Destouches occupèrent des charges importantes et honorifiques notamment en tant que « Surintendant de la Musique du Roi » ou « Maître de Musique de la Chambre du Roy ».

Les Eléments *

Prologue – Le Chaos

 

1. OUVERTURE

2. Scène 1 : « Les Temps sont arrivés »… (Le Destin, Chœur des divinités)

3. Scène 2 : « Tandis qu’entre les Dieux le monde se partage »… (Vénus, Le Destin)

4. Sarabande et deuxième Air pour les Suivants de Vénus

5. Air : « Ne prenez que l’Amour pour maître »… (Vénus) et Menuets

6. Ouverture (reprise)

L’Eau

7. Scène 1: Prélude, « Enfin, belle sirène »… (Doris, Leucosie)

8. Air : « La Mer était tranquille »… (Leucosie)

9. Tempête : « Quel orage, quel bruit »…

10. Scène 2 : Marche, « C’est peu de vous sauver »… (Neptune)

11. Chœur : « Qu’à nos sons éclatants »…

12. Air pour les Néréides ; Air pour les Divinités

13. Air et Chœur : « Jeunes beautés, venez »…, Air pour les Divinités

L’Air

14. Air pour les Heures

15. Duo : « Heures favorables aux vœux d’un amant »… (une Heure, Junon)

16. Air pour les Zéphirs, duo : « Vole à nos voix »… (une Heure, Junon)

17. Air pour les Heures et les Zéphirs, Passepied

Le Feu

18. Scène 1 : Prélude, duo : « Flamme que révère »… (Émilie, les Vestales)

19. Air : « Brillez dans ces beaux lieux »… (Émilie)

20. Premier et deuxième Air pour les Prêtresses

21. Air : « Ô Vesta, terrible déesse »… (Émilie),

Deuxième Air pour les Prêtresses

22. Scène 2 : « Sortez, tant que la nuit »… (Émilie)

23. Scène 3 : « Ah, Valère quel temps »… (Émilie, Valère)

24. Scène 4 : Bruit de tempête, « Quel bruit affreux »…

25. Scène 5 : « Qu’ai-je fait, quelle horreur »… (Émilie, Valère)

26. Duo : « Ciel implacable que j’adore »…

27. Scène 6 : « Mais ! Quel éclat »… (Émilie, Valère, L’Amour)

28. Air : « Venez peuples, venez »… (L’Amour)

La Terre

29. Air : « Ô nuit, déploie ici tes voiles »… (un Berger), Sarabande

30. Musette

31. Air : « Charmant Amour, lancez tous vos traits »… (Pomone),

Musette : « De nos fleurs les vives couleurs »…

32. CHACONNE

 

* L’ensemble Les Surprises en propose une version « de salon » : « Cet opéra-ballet aura connu un grand succès et aura une influence très importante durant tout ce siècle, puisqu’il sera rejoué aussi bien à Paris qu’à Versailles, ou à Fontainebleau jusqu’en 1781 ! Mais l’opéra n’était pas uniquement l’apanage de grandes institutions, on aimait alors à transporter les opéras dans des cadres plus intimes, et jouir ainsi des derniers

« airs à la mode » […] C’est dans cette démarche que nous présentons Le Concert des Eléments, […] recréant ainsi un nouveau livret, une nouvelle dramaturgie, illustrant au plus près le Chaos, l’Air, le Feu, la Terre et l’Onde ! » Louis-Noël Bestion de Camboulas.

Interprètes;
Louis-Noël Bestion de Camboulas, clavecin & direction
Hasnaa Bennani & Eugénie Lefebvre, sopranos
Etienne Bazola, baryton
Alice Julien-Laferrière & Gabriel Ferry, violons
Sophie Iwamura, alto – Juliette Guignard, viole de gambe
Sandra Latour & Mathieu Bertaud, flûtes
Laura Duthuillé, hautbois – Anaïs Ramage, basson et flûte
Marie-Amélie Clément, contrebasse
Etienne Galletier, théorbe – Sylvain Fabre, percussions